& les Chroniques
Express
Roseland
"To Save What is Left"
DATES | Sorti le 27 mars 2020 | Publié le jeudi 14 mai 2020
POURQUOI | Pochette | Nom
ET ALORS | S’il y a une chose qui est sûre, c’est qu’il n’est pas aisé de parler de "To Save What is Left", le premier album de Roseland. Mais si l’on a une autre certitude, c’est qu'en revanche, écouter ce disque s’avère être d’une facilité incroyable. Parce qu’il parvient à nous raconter une histoire, une multitude d’histoires, avec ses moment d’émotions, de drama, de tristesse ou de bonheur, autant d’instants qui s’enchaînent et nous parlent comme s’ils avaient été écrits pour nous. On oscille entre des ambiances graves ("Old"), plus douces ("The Window", "Faster than You", "Tu n’arrêtes pas"), souvent plus puissantes ("Rev"), parfois vertigineuses ("Those Fairytales"), découvrant des compositions qui flirtent parfois avec l’électronica tant elles sont soignées, souvent avec l’heavenly tant la voix d’Émeline Marceau est tout simplement magnifique, et, lorsque la basse et guitares prennent le pas sur l’ensemble ("Delta", “Too Much") et que le ton fait mine de se durcir, c’est dans des contrées plus shoegaze que l’on est entraîné. Ce disque est d’une densité musicale et émotionnelle sidérante tant le résultat est complet, cohérent, foncièrement humain et, extrêmement homogène. Une pure pépite.
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PRÉMO
18/20
Riki
"Riki"
DATES | Sorti le 14 février 2020 | Publié le mercredi 25 mars 2020
POURQUOI | Pochette
ET ALORS | On se plaint souvent lorsqu'un artiste donne trop d'indices sur ses intentions, les distillant à l’envi à travers son look, le graphisme, ou encore les titres de ses chansons. Mais l'on déplore tout autant lorsqu'ils n'en donne aucun. Avec Riki, c'est encore autre chose ! Si les indices sont bien présents, en masse même, avec une photo de l'artiste sur la pochette qui exhibe un look androgyne entre Alphaville, Bonnie Tyler, Valor et Adam Ant, des sonorités électroniques qui semblent la majeure partie du temps émaner d'un "orgue" Bontempi, des mélodies qui parfois nous rappellent le hit des années 80 "Popcorn", un chant parfois en allemand qui nous renvoie à "Da Da Da" ou "Der Kommissar", des lignes de synthés sorties tout droit d'un tube de Kajagoogoo… on reste malgré tout incapable de savoir ce à quoi l'on a exactement affaire. Parce que ce disque est au final beaucoup moins vintage qu'il en a l'air, plus sombre, plus mélancolique et bien moins superficiel que tous les repères auxquels il fait référence, parce que derrière cette italo-disco et ce faux rétro-futurisme se dévoilent les fantômes de Siouxsie, parce que si les apparences sont souvent trompeuses elles sont ici carrément labyrinthiques.
VOUS
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PRÉMO
15/20
Пиета
"Гласность"
DATES | Sorti le 14 mars 2019 | Publié le jeudi 11 juillet 2019
POURQUOI | Pochette | Moscou
ET ALORS | Il suffit de quelques secondes pour comprendre que ce disque n’est pas une énième curiosité new wave électronique en provenance d’une lointaine contrée qui se réveillerait musicalement avec 20 ans de retard, parce que l’on réalise très vite que l’on a affaire à une production robuste et émancipée de toute référence grossière. Tout d’abord le chant, en russe, et la voix de Alina Vaulina, difficile d’y résister. D’autant qu’elle bénéficie d’une assise assez spectaculaires : des sons de synthés hypnotisants, une basse, des claps de boîte à rythmes fascinants, autant d’éléments judicieusement utilisées, et parfaitement équilibrés. On sent ici et là de jolies influences, mais elles sont parfaitement digérées et laissent la place à toutes l’inventivité du duo. On pense à Boy Harsher, mais pas à grand chose d’autres, parce que, pour une fois dans cette rubrique, on a surtout l’impression d’être en 2019.
VOUS
LECTEURS
15.5
PRÉMO
18/20